Noa Khamallah décrit l’impact du covid-19 sur la mobilité

Noa Khamallah décrit l'impact du covid-19 sur la mobilité

Avec l’épidémie de Covid-19, les mesures de distanciation sociale se sont avérées être l’un des moyens les plus efficaces pour empêcher la propagation de la maladie. Quelles pourraient être les implications en termes de mobilité ? Noa Khamallah, fondateur de Charge nous en dit plus.


Le confinement, l’exode urbain et le travail à distance ont tous été des éléments clés de l’expérience du Covid-19 ces derniers mois. Toutefois, il est nécessaire d’examiner également d’autres aspects plus globaux de la crise, car ils pourraient avoir des répercussions imprévues sur le secteur des transports et la mobilité en général, à court et à moyen terme. Par exemple, il n’est pas encore clair si les conséquences de la crise économique favoriseront le développement de technologies, de stratégies ou d’investissements durables.

Impact positif de Covid-19 sur les micro-mobilités en Europe

La crise du Covid-19 a eu un impact positif sur l’utilisation des micro-mobilités. Ce mode de transport comprend la mobilité active comme la marche, le vélo ou les transports individuels propres comme les trottinettes électriques. Contrairement aux transports publics, il est plus facile de s’éloigner physiquement d’une autre personne. En effet, la proportion de cyclistes dans les villes européennes a fortement augmenté à cause de Covid-19 dit Noa Khamallah. De plus, ces micro-mobilités sont des alternatives peu coûteuses pour les municipalités car elles nécessitent peu d’investissements en infrastructures.

Selon Noa Khamallah, ces micro-mobilités sont également liées à divers objectifs de développement durable (SDG) tels que : Santé et bien-être (3), Industrie, innovation et infrastructures (9), Villes et communautés durables (11) et Action pour le climat (13). En effet, les micro-mobilités, dans le cas de la marche et du vélo, conduisent à la pratique d’une activité physique. En outre, les villes de toutes tailles, dans un objectif de développement durable, seront les acteurs clés de la mise en place d’infrastructures de transport vertes et intelligentes.

À Paris, par exemple, plus de 650 kilomètres de pistes cyclables ont été mis en place pour faciliter le déplacement des employés qui retournent au travail.

Ces voies, appelées « pistes cyclables corona », répondent à l’urgence de la situation et à une demande importante des Parisiens selon la maire Anne Hidalgo. À Milan, l’ambition du conseil municipal est de rendre les rues plus accessibles aux cyclistes et aux piétons plutôt qu’aux voitures. Selon la municipalité, les embouteillages ont été réduits de 30 et 75% et une réduction significative de la pollution a été constatée.
Il faut également noter les initiatives des citoyens pour améliorer les services de transport durable. Au Danemark, en Allemagne, en Pologne et en Suède, des entrepreneurs et des résidents locaux ont lancé des projets Interreg pour augmenter le nombre de vélos de transport dans la mobilité urbaine.

Impact négatif de Covid-19 sur l’utilisation des transports et l’industrie automobile

En raison du COVID-19, la mobilité propre pourrait souffrir de certains inconvénients, car, par crainte du virus, l’utilisation de la voiture par une seule personne devrait augmenter, au détriment des transports publics comme les bus, les trains et le covoiturage. On dispose déjà de certaines preuves de cette tendance lorsqu’on examine les villes chinoises : les personnes qui possédaient auparavant une voiture particulière ont tendance à l’utiliser largement, tandis que les personnes qui dépendent des transports publics dans les villes se tournent massivement vers les micro-mobilités comme la marche et le vélo. Plusieurs scénarios sont ici à prendre en considération, tournant largement autour de ce qui va se passer dans l’industrie automobile, qui pourrait s’avérer à la fois bénéfique et nuisible pour l’environnement.

La hausse des micro-mobilités expliquée par Noa Khamallah

« La question se pose alors de savoir si les micro-mobilités pourront se développer durablement après la crise sanitaire » souligne Khamallah Noa. Les micro-mobilités offrent une possibilité de réduire considérablement l’impact environnemental des transports dans les villes et elles génèrent divers avantages économiques et sociaux. Toutefois, une augmentation soudaine de leur utilisation peut entraîner toute une série de défis auxquels un marché nouvellement développé pourrait ne pas être en mesure de répondre efficacement. En France, par exemple, où le gouvernement a proposé de réparer gratuitement les vélos, les habitants s’accumulent devant les magasins spécialisés. Dans ce contexte, les zones rurales n’ont pas été suffisamment prises en compte dans les discussions sur la mobilité de ces derniers mois, alors qu’elles ont le potentiel pour devenir des sites clés de la mobilité propre de demain.

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